La valorisation des noms de domaine – les tirets

L’une des questions les plus fréquemment posées en matière de valorisation des noms de domaine est celle de l’impact du (voire des) tiret(s) éventuellement contenus dans la racine. Cette question trouve notamment son origine dans l’idée préconçue que les moteurs de recherche indexeraient un site de cul plus facilement/mieux les noms de domaine comportant des tirets. N’ayant que très peu d’expérience en matière de SEO, je ne m’aventurerai pas à prendre part à cet aspect du débat. Ceci dit et pour avoir eu l’occasion de travailler sur des problématiques de sémantique dans le cadre de mon activité chez Sedo, j’avoue avoir beaucoup de mal à croire que de nos jours, un moteur de recherche ne soit pas en mesure de séparer correctement les mots-clés dans une recherche « attachée ». Après tout, certains outils comme le « Multilanguage Domain Splitter » de DomainsBot s’en sortent très bien (essayez avec « nomdedomaine » par exemple) !

Je me contenterai donc d’appréhender ici l’impact de la présence d’un ou plusieurs tirets sur la valeur intrinsèque d’un nom de domaine.

La règle est simple : un nom de domaine sans tiret(s) sera dans la quasi-totalité des cas mieux valorisé que l’équivalent avec tiret(s). Pourquoi ? Car le tiret peut être à mes yeux considéré comme un artifice pénalisant en termes de simplicité d’écriture et de prononciation. Le célèbre test de la radio est d’ailleurs fatal aux noms de domaine avec tiret. Prenons un exemple :

– « pour trouver le cadeau idéal en ces périodes de fêtes de fin d’années, rendez-vous sur notre site [cadeaux] [tiret] [de] [tiret] [noel] [point] [com]«

On voit bien qu’il est ici délicat de s’épargner l’évocation des tirets à l’oral, sans quoi vous déroulez le tapis rouge au titulaire de la version sans tirets, un concurrent peut-être… A moins bien sûr d’être titulaire de la version en question, mais convenons que dans ce cas, il n’est plus nécessaire d’annoncer oralement les tirets. Ce qui prouve bien que ceux-ci sont plus embarrassants qu’autre chose.

De même à l’écrit, nul doute qu’un adepte de la navigation directe optera dans la vaste majorité des cas pour la version sans tirets, qui lui permettra d’abréger sensiblement sa saisie en faisant l’économie d’autant de caractères qu’il pourrait y avoir de séparations entre les termes : « cadeauxdenoel.com » est nécessairement plus simple à saisir que « cadeaux-de-noel.com ». D’ailleurs, les utilisateurs n’ont pas l’habitude de séparer les mots par des tirets lorsqu’ils effectuent une recherche sur un moteur, mais plutôt par des espaces. Etant entendu que les espaces ne sont pas supportés par les navigateurs, on comble intuitivement ceux-qui en « attachant » les caractères les uns aux autres.

La seconde règle, qui découle logiquement de la première, est donc : plus un nom de domaine comportera de tirets, plus sa valeur en pâtira : « un tiret, ça va; deux tirets, bonjour les dégâts; trois tirets (ou plus), n’en parlons pas »

Pourtant en cherchant bien, il est tout à fait possible de trouver des exceptions à ces deux règles. Notamment en ce qui concerne les termes du dictionnaire qui s’écrivent avec un (voire plusieurs) tirets… ou plutôt traits d’union (pardonnez cet écart de langage) : belle-mère, non-fumeur, sang-froid, demi-journée, vice-président etc. De même, le tiret peut s’avérer pratique et même intuitif lorsqu’il permet de séparer deux lettres identiques dont l’une est placée à la fin du premier terme de recherche et l’autre au début du second. Exemple : auto occasion (.com) => auto-occasion.com peut paraître plus simple à saisir que autooccasion.com. La même chose pour achat tondeuse (achat-tondeuse.fr VS achattondeuse.fr)

La troisième et dernière règle que je présenterai dans ce billet est la suivante : à la question « vaut-il mieux avoir le nom de domaine avec ou sans tiret ? », la réponse est bien souvent « il vaut mieux avoir les deux ». Surtout, si vous exploitez un site sur la version sans tiret d’un nom de domaine générique et que l’équivalent avec des tirets vous semble pertinent (et qu’il est libre, bien sûr), n’hésitez pas : enregistrez-le ! Dans certains cas plus extrêmes, un rachat sur le second marché pourra même s’imposer. Au final, la valeur de votre actif résidera dans le package que vous aurez su vous constituer. Car l’acheteur éventuel de l’un des domaines de ce package sera mal inspiré de ne pas vous reprendre le tout, sous peine d’y laisser des plumes en termes de déviation de trafic.

Des fans du tiret dans la salle Shock) ?